Croyez-vous toujours aux mythes?

Les idées reçues et les mythes entourant la violence conjugale sont nombreux et tellement enracinés en nous par la culture, qu’il est parfois difficile de les défaire. Testez-vous en lisant les phrases suivantes. Vrai ou faux?

QuestionsVraiFaux
1. Les femmes sont violentées parce qu’elles provoquent leur conjoint.
2. L’alcool et la jalousie sont les deux principales causes de la violence conjugale.
3. Les femmes violentées restent avec leur conjoint parce qu’elles sont dépendantes affectivement.
4. La violence se transmet par la famille, d’une génération à l’autre.
5. L’homme qui exerce de la violence envers sa conjointe a un portrait type. Il est physiquement imposant, macho et parle fort.
6. Il y a presque autant de femmes violentes que d’hommes violents; la violence n’est pas une question de sexe.
7. Être témoin de la violence à la maison a peu d’effets sur les enfants.
8. "Moi, jamais un homme va me violenter".
9. La violence conjugale frappe les gens les plus démunis : pauvres, prestataires de l’aide sociale, analphabètes, immigrants, etc.

Réponses :

1. FAUX Rien ne justifie la violence ! De plus, la violence conjugale n’est pas le fait d’une perte de contrôle suite à un évènement provoquant. C’est une suite de gestes et de paroles dénigrantes qui visent à prendre le contrôle sur une autre personne.

2. FAUX L’alcool et la jalousie, tout comme la prise de médicaments et les souffrances de l’enfance, ne sont pas des déclencheurs de violence conjugale. Elles sont plutôt des excuses qu’utilisent les conjoints violents pour échapper à la responsabilité de leurs actes et tenter de se faire pardonner.

3. FAUX Plusieurs raisons rendent les ruptures difficiles. La peur, le manque de soutien de l’entourage, les menaces de violence ou de suicide, la pauvreté, la méconnaissance des services disponibles, les pressions de l’entourage pour qu’elle reste…. C’est le contrôle que l’homme exerce qui maintient la femme dans une dépendance.

4. FAUX Il n’y a rien de prédestiné, ni de génétique dans la violence conjugale. Par contre, une femme élevée dans une famille où règne la violence, risque d’avoir un seuil de tolérance à la violence plus élevé. Elle pourrait croire que cette violence est normale et inévitable dans un couple. Il lui sera peut-être plus difficile de l’identifier si elle en vit. Elle peut aussi avoir une réaction inverse et ne pas accepter aucun acte de violence à son égard…

5. FAUX Il n’y a pas de portrait type d’une femme victime de violence conjugale, pas plus qu’il n’y a d’agresseur type. Tous les hommes, quels que soient leur culture, leur ethnie, leur statut social, leur âge ou leur revenu, peuvent un jour ou l’autre recourir à la violence pour dominer, ou contrôler, leur conjointe.

6. FAUX La violence conjugale est le reflet de l’histoire de notre société qui accordait plus de valeurs et de pouvoir aux hommes. Elles ne sont pas si loin dans l’histoire, les lois qui accordaient aux hommes tout les droits à l’intérieur de la famille. Malgré tous les efforts, les mentalités sont plus longues à changer que les lois. Dans 9 cas sur 10, la violence est faite par un homme.

7. FAUX Les enfants, tout comme leur mère, sont confrontés à la détresse, à la peur, à la honte, à la colère, à l’impuissance, à l’espoir de changement. Cette violence porte atteinte à leur intégrité, à leur développement psychologique et social, à leur sécurité. Pour plus de détails, (Cliquez ici)

8. FAUX Il est impossible de tracer un profil socio-économique : toutes les femmes, quels que soient leur culture, leur ethnie, leur statut social, leur âge ou leur revenu, peuvent un jour être victime de violence conjugale. De plus, le fait d’être victime est lié à des circonstances hors de notre contrôle.

9. FAUX Ce type de rapports de pouvoir n’est pas le lot d’une classe défavorisée ou de certaines catégories de gens, comme on le croit trop souvent. On retrouve ces rapports de pouvoir partout dans le monde, partout où les hommes veulent dominer leur conjointe, partout où la société les laisse faire.

Bien sur, chacune des affirmations du questionnaire est fausse. Malheureusement, le fait qu’elles soient si répandues dans la société nous empêche parfois de bien comprendre la réalité vécue par une victime de violence conjugale.